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L’immédiat après-guerre et les Trente Glorieuses XXe SIÈCLE
repoussé par 14’076 voix contre 10’930, alors que seuls les libéraux et les radicaux s’y opposaient. L’autre porte sur l’autorisation du cumul des emplois en faveur des fonctionnaires de l’enseignement public et des établissements hospitaliers. Le dynamisme de l’économie entravait en effet le recrutement des fonctionnaires. Le cumul fut donc accepté, ou plus exactement rétabli. Dès 1946, les institutions internationales reviennent à Genève. Au printemps, une assemblée prononce la dissolution de la SDN dont les biens furent remis à l’Organisation des Nations-Unies. A la suite de ce transfert, l’Office européen des NationsUnies s’installa dans le Palais des Nations. De même, l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui s’était transportée à Montréal durant la guerre revint dans ses anciens locaux au bord du lac. Peu à peu, Genève devint le siège de la plupart des institutions internationales spécialisées appartenant au système des Nations-Unies tandis que New-York conservait les instances politiques. C’est en 1946 également que le Conseil œcuménique des Eglises, fondé à Genève, s’y établit.
Vue aérienne de la cité-satellite des Avanchets sur la commune de Vernier, non loin de l’aéroport.
C’est sur le plan démographique que Genève connaît, dans l’après-guerre, les bouleversements les plus spectaculaires. Alors que la population genevoise n’avait pas vraiment augmenté depuis 1914, tout en enregistrant des variations épisodiques qui suivaient les aléas de la conjoncture économique, elle va connaître une expansion considérable au début des Trente Glorieuses en passant de 188’935 habitants à plus de 227’590 en l’espace de quelques années. La cause en est principalement l’immigration étrangère. Genève a besoin de bras, notamment pour construire des HLM, puis les cités-satellites qui font parfois décupler la population des communes les recevant. Au plan politique local, les années 50 voient le lent dépérissement du Parti du travail tandis que le Parti radical vit sa dernière décennie hégémonique avant de connaître à son tour, depuis 1961, un déclin plus ou moins rapide. Il compte, entre 1954 et 1961, 4 conseillers d’Etat et entre 33 et 37 députés sur 100. Il s’agit de la dernière époque, dans l’histoire récente de la cité, durant laquelle un seul parti a détenu la majorité des sièges de l’Exécutif cantonal.
UNE VILLE EN SURCHAUFFE
A l’échelle internationale, en pleine guerre froide, Genève bénéficie de la neutralité de la Suisse et sert, tout naturellement, de lieu de rencontre entre les deux blocs. C’est ainsi que se tiennent la Conférence sur l’Indochine, qui met fin à une guerre coloniale et assure l’indépendance du Vietnam et, une année plus tard, en 1955, la
À GENÈVE
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