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Une vie politique agitée EXPANSION
UNE VIE POLITIQUE AGITÉE
En ce début du XXe siècle, les législatures duraient trois ans, d’où l’expression populaire d’année des hannetons pour désigner une année électorale dans la mesure où le cycle d’apparition de ces insectes était lui aussi triennal. En 1923, lors du renouvellement du Grand Conseil, un parti nouveau se créa, formé par d’anciens démocrates, mécontents de l’état catastrophique des finances publiques, accentué par la crise économique qui sévissait depuis 1920. Dès son premier scrutin, en novembre 1923, ce parti nommé Union de Défense Economique (UDE), obtient vingt-quatre sièges sur cent. L’année suivante, lors des élections au Conseil d’Etat, le Gouvernement Gignoux est balayé. Il s’ensuit pour Genève une période d’instabilité politique, durant laquelle les majorités se forment autour du parti radical, avec tantôt les démocrates et l’UDE, tantôt les socialistes devenus la première force politique du canton, grâce à l’immigration des Confédérés. Toutefois, le parti socialiste genevois se situe très à gauche. Au contraire des socialistes français, il incorpore depuis 1920 des communistes. De plus, il dispose d’un chef charismatique, Léon Nicole, qui, dans les années 30, mène une lutte ardente contre les partis bourgeois. Il parvient même à gagner la majorité au Conseil d’Etat avec ses partisans entre 1933 et 1936, avant d’être, à son tour, mis en minorité. En 1939, l’approbation du pacte germano-soviétique conduit à la scission du parti socialiste, certains de ses membres se refusant à donner leur caution à la politique d’Hitler et de Staline. Les succès de l’UDE furent importants (deux conseillers d’Etat, un conseiller aux Etats) mais éphémères. Cette formation finit par s’associer aux partisans d’un homme d’extrême-droite, proche du fascisme italien, pour constituer un parti appelé l’Union Nationale. Cet homme s’appelait Georges Oltramare. Il sera un adversaire acharné de la Genève internationale, des radicaux, des francsmaçons, des socialistes et du grand commerce, dont la Pharmacie Principale qui saura se défendre.
À GENÈVE
Léon Nicole, conseiller national et conseiller d’Etat de 1933 à 1936.
Affiche antifiscale due au crayon de Noël Fontanet, fameux affichiste et caricaturiste qui travailla, notamment, pour Le Pilori.
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