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Pharmacien, un métier d’avenir XXe AU XXIe SIÈCLE
la grippe, la tuberculose ou la variole. Jusqu’à la fin du XXe siècle, le discours officiel fait peu de place à la prévention, la médecine «toute puissante» étant là pour intervenir, en cas de problème. Dans ce contexte, la mission du pharmacien a principalement évolué vers la responsabilité de dispenser les produits prescrits par les médecins. Mais, depuis une vingtaine d’années, on enregistre une explosion des maladies «non transmissibles», que l’on qualifie d’endogènes, celles que l’on développe à l’intérieur de son corps, comme le diabète, l’infarctus, l’attaque cérébrale, le cancer ou encore la maladie d’Alzheimer et qui comptent désormais pour plus de 70% de la mortalité en Suisse. Face à une telle évolution, le médicament seul est-il une réponse suffisante? L’approche de ce type de maladies ne peut plus être uniquement curative mais doit aussi être préventive: lorsque le mal est identifié, il est souvent bien tard pour agir. La loi sur les professions de la santé de 2006 prévoit d’ailleurs que le pharmacien doit «user de son autorité pour inciter le patient à prendre toute mesure propre à la sauvegarde de sa santé». «Le législateur attend donc du pharmacien qu’il soit actif dans la prévention, sans pour autant donner d’indications quant à la façon d’y parvenir», précise Jean-Philippe de Toledo, président de la Pharmacie Principale, et qui a de nombreuses idées à ce sujet. Une réflexion approfondie l’amène à reformuler la mission du pharmacien telle qu’il la conçoit: de distributeur, il doit devenir éducateur! Pour mener à bien cette vision, il reprend, à 50 ans, des études en vue d’obtenir un Diplôme d’éducation thérapeutique du patient, à la Faculté de Médecine de Genève. Il se souvient que «lorsqu’il s’est agi de définir la santé, il y a eu autant de réponses que de participants aux diplômes, tous pourtant spécialistes de la santé», tout en précisant que «personne n’a été capable de citer la définition de l’OMS: la santé est un état complet de bien-être, physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité».
Jean-Philippe de Toledo avec le Pr Alain Golay, successeur du Pr Assal et actuel directeur du programme d’Education thérapeutique du patient aux HUG, sous la direction duquel il a effectué son diplôme, en 2007.
Dialogue Santé : proposé en ligne, l’Audit Santé comprend des recommandations qui peuvent faire l’objet d’un entretien appelé Dialogue Santé. Celui-ci permet de passer en revue les trois moyens principaux reconnus pour améliorer la santé: changement des habitudes de vie; prise de médicaments, compléments alimentaires ou médecines naturelles; accompagnement par un spécialiste de la santé. Ici Pharmacie Principale du centre Manor de Vésenaz, 2012.
DE DISTRIBUTEUR A EDUCATEUR
La mise en évidence, le contrôle et la diminution des facteurs susceptibles de favoriser l’apparition d’une, ou plusieurs, de ces mala-
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