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ANNEXE I Souvenirs de plus d’un demi-siècle passé à la Pharmacie Principale
donnait sur le toit d’une galerie au cinquième étage qui reliait les bâtiments entre eux. C’est par ce chemin qu’un ami de mon père, habitant côté Malbuisson, venait nous rendre visite; notons qu’il était couvreur de métier. A la suite d’un incendie, en 1977, cette partie a été rehaussée.
En 1937, la PP fêtait ses 25 années d’existence à l’Hôtel des Bergues sous la direction de son fondateur Monsieur Victor de Toledo, secondé par ses deux frères Messieurs Henri et Albert de Toledo et leur cousin Monsieur Sam Mori. Ce fut un magnifique banquet avec une revue préparée par Ruy Blag, et une mise en scène par Marcel Mori. Les girls n’étaient rien d’autre que les demoiselles du magasin, et notre chère Gaby Gualino jouait le petit Docteur.
LE 11 AVRIL 1938, J’ENTRE À LA PP
Une année après, le 11 avril 1938, j’entre à la PP. Les difficultés étaient telles que mon père me fait quitter l’école prématurément et me voilà embauché par Monsieur Maurice Avichay [ chef du personnel puis sous-directeur, caricature de Pellos, 1937 ]. Je fais mes débuts à la Victory SA, société de développement et de fabrication de pellicules photographiques, synonyme de « Victor de Toledo». Je préparais les bains pour les films dans des récipients, soit révélateurs et fixateurs qui nous venaient de notre usine de Sécheron. Je séchais les photos sur de gros cylindres métalliques qui tournaient à chaud, ceci pour cinquante francs par mois. Heureusement, nous étions une très bonne Le soir, avec mon frère on collait notre nez aux vitres pour suivre le faisceau lumineux de la lampe de poche que tenait mon père [ caricature de Pellos, 1937] en faisant sa tournée. Nous n’avions pas un dimanche tranquille car il fallait baisser ou lever la tente du magasin, opération faite à l’aide d’une manivelle. Ma mère a été longtemps paralysée, elle décéda en 1932. Nous quittons alors notre domicile de la rue du Marché en 1933 et allons habiter au 15, allée Marjolaine, face aux Brioches de la lune, boulangerie tearoom qui était ouverte tard dans la nuit. Quand nous attendions notre père, à la sortie du travail, vers 21 h, il nous payait une frangipane à quatre sous et nous étions très contents. Les années 30 et suivantes furent très mouvementées sur le plan social et politique, le chômage ne diminuait pas et ça sentait «mauvais» du côté de l’Allemagne. Genève était en effervescence.
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