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Des affaires difficiles et des créations SOMBRE PARENTHÈSE
En 1939, la Suisse accueille quelques réfugiés républicains espagnols, puis surtout des Français, persécutés pour leurs idées politiques, leurs origines ou leur religion. La Confédération mit en place une politique d’asile très restrictive, qui entraîna même la reconduite d’Israélites à la frontière, les abandonnant à un sort tragique. Certains Genevois surent toutefois se montrer dignes des traditions humanitaires de la cité comme Charles Rosselet, président du Conseil national, qui abrita quelques mois Pierre Mendès-France chez lui. Le Gouvernement genevois, à majorité radicale, voulut éviter qu’une crise économique ne frappe le canton une fois la paix revenue, comme cela avait été le cas en 1920. Il lança donc un vaste programme de constructions publiques parmi lesquelles le bétonnage de la piste de l’aéroport de Cointrin et la reconstruction de l’Hôpital cantonal qui datait de 1856. C’est ainsi que Genève disposa, en 1945, du seul aéroport international de Suisse, Kloten mettant cinq ans à le rattraper, à coup de subventions fédérales. En revanche, la reconstruction de l’Hôpital allait durer plus de soixante ans! En effet, personne n’avait prévu que l’après-guerre déclencherait une expansion économique sans précédent, à Genève comme en Europe, connue sous le nom des Trente Glorieuses (19451974), rendant inutiles les programmes de lutte contre le chômage.
Bétonnage de la piste principale de l’aéroport de Cointrin entre 1941 et 1945. Ces grands travaux d’infrastructure permettront l’essor de Genève après la guerre.
DES AFFAIRES DIFFICILES ET DES CRÉATIONS
La crise des années 30 et la Seconde Guerre mondiale ne constituent pas une période favorable pour les affaires. Certes, l’entreprise compte 131 employés en 1931 qui seront 250 en 1945. Mais le salaire annuel moyen versé en 1931 s’élève à 6’098.34 francs contre 4’825.17 en 1945, selon les chiffres calculés par Heinrich Surbeck, ancien directeur financier. A noter qu’en 1961, le nombre d’employés grimpera à 438 recevant un salaire annuel moyen de 9’044.65 francs, ce qui traduit bien l’essor que l’entreprise prendra au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre, les relations avec la France occupée sont difficiles. Les intérêts de la Pharmacie Principale doivent cependant être défendus, notamment à Lyon où les frères de Toledo ont acquis le Laboratoire Moser où sera mis au point l’Uvamel, produit à base de jus de raisins concentré, vendu durant la guerre pour servir d’ersatz de sucre. Jean de Toledo ayant deux sœurs mariées à Lyon, c’est lui qui est chargé de diriger
À GENÈVE
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