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Le « cas particulier » des femmes
obtenu de très bons résultats, les gens appelaient clairement plus vite le 144, les patients arrivaient plus tôt à l’hôpital. Aujourd’hui, sur les 900 à 1000 patients hospitalisés chaque année aux HUG, on en voit encore trop souvent qui ont appelés trop tard ou qui décèdent sans avoir appelé. Quels sont les bons réflexes en présence d’un infarctus ? Dès qu’une douleur oppressive, suspecte et qui dure se manifeste dans le thorax, il faut appeler le 144 sans attendre de voir si la douleur passe. Mieux vaut les appeler dix fois pour rien que de manquer l’appel qui sauve ! Les personnes qui répondent sont des professionnels, elles posent des questions précises pour distinguer les différents types de douleurs. Les ambulanciers sont très bien formés et La prise en charge des femmes victimes d’un infarctus est moins performante que celle des hommes d’un bout à l’autre de la chaîne. Une situation « clairement problématique » souligne le Professeur Mach.
A vivre comme les hommes (stress, tabac), les femmes finissent par développer les mêmes maladies qu’eux, notamment sur le plan cardio-vasculaire. Une réalité qui peine à faire son chemin auprès du corps médical. « Celui-ci considère encore souvent que les femmes courent moins de risques cardio-vasculaires que les hommes. A cela s’ajoute qu’elles se plaignent moins facilement, ce qui retarde le moment de leur prise en charge. Enfin, les femmes ressentent un panel de douleurs plus large que les hommes. Classiquement, l’infarctus se présente chez un patient dans la cinquantaine, en surpoids, sédentaire et fumeur, avec des douleurs (pesanteur) dans le thorax qui irradient dans le bras gauche. Mais l’infarctus peut provoquer d’autres types de douleurs, notamment chez les femmes, dans le dos, dans le cou, dans les deux bras, dans la mâchoire voire même à l’estomac. Les femmes présentent également des symptômes moins typiques que les hommes comme un essoufflement, une fatigue et des nausées inexpliqués, ce qui retarde en général le diagnostic ». Autre situation problématique : « Le corps médical incite moins les femmes que les hommes à entrer dans un programme de réadaptation, soit parce que les patientes sont âgées et que la pertinence d’une réadaptation pour une femme de plus de 80 ans ne s’impose pas, soit parce qu’elles ont une vie active et des enfants et qu’intégrer un programme de réadaptation est compliqué d’un point de vue pratique. C’est clairement un problème auquel nous devons trouver des réponses plus adéquates », conclut le patron de la cardiologie.
ma santé mars – mai 2013
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