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Stress
lent et silencieux
Le stress est souvent considéré, à tort, comme un problème lié au mode de vie actuel. En fait, il est une réaction normale de l’organisme. Mais il devient un danger lorsqu’il est trop intense ou trop fréquent.
Un tueur
L
e stress est la réaction normale d’un organisme face à un facteur de stress. Par facteurs de stress, on entend les pressions de l’environnement, les problèmes à résoudre, les difficultés relationnelles ou les ennuis de santé qui agissent comme « facteurs externes ». Dans ces contextes perçus comme dangereux, la réaction d’adaptation de l’organisme est globale, à la fois physique (cœur qui bat plus vite), émotionnelle (peur), cognitive (nos pensées) et comportementale (notre attitude). Elle met donc en œuvre l’ensemble du fonctionnement de l’individu pour qu’il puisse sauver sa peau, soit en combattant, soit en fuyant, la troisième option possible, la pire, consistant à rester pétrifié sur place.
apparaissent également : maladies organiques, problèmes cardiovasculaires ou ulcère d’estomac pour ne citer qu’eux. Des preuves scientifiques Depuis la nuit des temps, on a établi intuitivement une corrélation entre le « bon moral », l’optimisme et la santé. On a aussi révélé un lien entre les événements extérieurs qu’on qualifie de « stressants » ou de « traumatiques » et la survenue de maladies, ou entre un mauvais moral et l’aggravation de maladies diverses. Mais comment le stress peut-il participer au déclenchement d’une pathologie ? La recherche médicale est restée longtemps sans réponse mais, aujourd’hui, la psycho-neuro-immunologie explique les interactions entre les systèmes immunitaires et neuroendocriniens et le psychisme et permet de comprendre les effets délétères du stress sur notre organisme. La littérature médicale montre que les mécanismes physiologiques en cause dans le stress chronique semblent augmenter la susceptibilité à de très nombreuses maladies. Ils seraient également responsables de l’accélération de l’évolution de certaines pathologies telles que cancers, maladies auto-immunes, déficits immunitaires et autres. Stress ou cholestérol ? Prenons l’exemple des liens entre un stress psychosocial et les pathologies cardiovasculaires (infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux), première cause de mortalité en Suisse. Comment le stress, un phénomène psychique, arrive-t-il à « boucher nos artères » alors qu’on attribue généralement ce processus à un excès de cholestérol ? Dans 40% des cas d’athérosclérose, les facteurs de risques conventionnels sont absents : cholestérol, triglycérides, hypertension artérielle, obésité abdominale, diabète, tabagisme, sédentarité, régime alimentaire pauvre en fruits et légumes… Selon certains chercheurs,
Tant que les situations stressantes sont modérées, en fréquence et en intensité, que la réaction de la personne est adaptée et que celle-ci bénéficie de pauses de récupération, tout se passe bien. En revanche, vivre en permanence dans le stress et se laisser dominer par lui entraînent des conséquences néfastes sur la santé psychique : agressivité, angoisse, dépression, dépendance à certains dopants. L’efficacité professionnelle diminue, les problèmes relationnels familiaux, sociaux et au travail sont beaucoup plus fréquents. Des troubles fonctionnels
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ma santé décembre 2012 – février 2013