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Le triomphe de l’automobile et nouveaux modes de vie XXe SIÈCLE
LE TRIOMPHE DE L’AUTOMOBILE ET NOUVEAUX MODES DE VIE
L’évolution de la Pharmacie Principale, durant les trente premières années de l’aprèsguerre, ne s’effectue pas en vase clos, hors du contexte économique. Au contraire, elle suit assez étroitement les changements intervenus dans les modes de vie et de consommation des Genevois.
Affiche du Salon international de l’automobile en 1949.
À GENÈVE
La traversée de la rade (petite, moyenne ou grande) avec un pont ou un tunnel, est un serpent d'eau douce de la politique genevoise. Devant la banderole signalant que la dernière initiative populaire avait récolté 28’000 signatures (alors que seules 10’000 étaient nécessaires), le véhicule amphibie d’un Genevois qui avait trouvé sa solution personnelle pour relier les deux rives du lac. Jean de Toledo, assis à côté du conducteur, l’empruntera pour aller déposer l’initiative à l’Hôtel de Ville.
L’offre des transports publics régresse, du moins dans son réseau, puisque les anciennes lignes de tramways qui allaient dans le Genevois français et le Pays de Gex sont abandonnées et qu’à partir des années 60, on ira jusqu’à arracher les voies de tram urbaines (pour les rétablir à grands frais une quarantaine d’années plus tard). Parallèlement, le triomphe de l’automobile modifie fondamentalement les comportements tant ruraux qu’urbains. Le canton dénombrait 2’440 automobiles en 1945, soit une pour treize habitants. Dix ans plus tard, il y en avait déjà 26’000 et en 1975 on comptait 129’166 voitures, soit 45 % des habitants. Ce secteur économique pèse lourd dans l’économie genevoise : garages, carrosseries et concessionnaires emploient des milliers de salariés. Les autorités genevoises peineront à adapter la ville aux nécessités de la circulation, malgré de belles théories sur les pénétrantes, qui permettent d’accéder au centreville, et les ceintures, qui devraient détourner le trafic des véhicules de transit.
UNE TRAVERSÉE DE LA RADE, MAIS LAQUELLE ?
C’est alors qu’un projet de traversée de la rade fait surface. L’idée resurgit en 1973, lorsque le Touring Club de Genève avec Jean de Toledo demande une nouvelle fois sa réalisation. Le projet devient un véritable serpent d’eau douce de la politique genevoise. A plusieurs reprises des tentatives sont faites, des idées lancées. Pont ou tunnel? La bataille fait rage. Cependant la volonté affichée par les autorités de réaliser un pont plutôt qu’un tunnel va couler le projet et, quinze ans après la votation, aucune traversée de la rade n’a encore vu le jour.
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