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EXPANSION Nouvelle tempête
Cette fois, les propriétaires de la Pharmacie Principale traînent Georges Oltramare en justice. Leur but est évidemment de clore le bec de l’impudent personnage. Ils y parviennent l’année suivante lorsque Georges Oltramare se voit contraint de signer, le 2 avril 1925, un accord avec MM. Victor, Henri et Albert de Toledo pour mettre fin au procès par lequel les trois frères avaient assigné non seulement Georges Oltramare, mais aussi les imprimeurs du Pilori ainsi que Naville & Cie en tant que diffuseur, au paiement de Fr 30’000.– à titre de dommages et intérêts sans préjudice de publication du jugement. Par cet accord, Georges Oltramare « reconnaît qu’il a usé dans les articles publiés dans Le Pilori d’expressions vives que MM. de Toledo Frères ont jugées offensantes, expressions que M. Oltramare regrette dans la mesure où elles ont pu toucher à l’honorabilité de MM. de Toledo Frères» . «M. Georges Oltramare s’engage à cesser la campagne qui a motivé l’introduction de l’instance dont il s’agit et déclare sur l’honneur que dorénavant il ne s’occupera plus d’une manière quelconque, directement ou indirectement, de la Pharmacie Principale et de ses dirigeants, soit dans Le Pilori, soit dans toute autre publication et qu’il refusera l’insertion dans Le Pilori ou dans tout autre journal dont il serait le rédacteur responsable, de tout article ou communication touchant aux intéressés ci-dessus désignés. » En contrepartie, les trois frères retirent leur instance contre Oltramare. On peut dire que les frères de Toledo et leur cousin Mori ont remporté là une victoire complète sur leur adversaire. A cet égard, la lecture du Pilori est édifiante. Plus jamais la Pharmacie Principale et ses propriétaires ne seront évoqués, alors que se poursuivent des allusions déplaisantes à l’encontre du propriétaire du Grand Passage, Pierre Bigar, et que l’antisémitisme continue de fleurir dans les colonnes du Pilori.
Page de titre du Pilori du 19 juin 1926 représentant le char de l’Etat avec une assiette au beurre dévorée par des rats profiteurs, thème récurrent à cette époque ; le dessin est dû à Noël Fontanet.
UNE OFFRE ÉLARGIE: PHOTOGRAPHIE, OPTIQUE ET PARFUMERIE
C’est dans ce contexte troublé de l’entre-deux-guerres que les frères de Toledo et leur cousin Mori agrandissent et diversifient leur entreprise tout en conservant un noyau dur dans la pharmacie et la parfumerie. Pourtant, ils n’entendent pas transformer leur entreprise en «grand magasin». La Pharmacie Principale reste un commerce
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