references
Un débat autour de la loi sur les professions médicales EXPANSION
Plus sérieusement, ce qui est discuté sont les implications de l’article prévoyant «qu’aucun pharmacien ne peut tenir plus d’une officine ouverte» et que «tout pharmacien est tenu d’avoir sa résidence habituelle dans la localité où est établie sa pharmacie». Quatre ans après le dépôt du projet de loi officiel, le cas des sociétés ayant plusieurs pharmacies, coopératives ou non, est traité. Les uns veulent simplement pérenniser l’existence de sociétés coopératives (en clair la Pharmacie Populaire, autorisée à titre provisoire dans la loi de 1905), les autres accepteraient une société disposant de plusieurs pharmacies si chacune d’entre elles avait à sa tête un pharmacien diplômé. Les démocrates (libéraux) souhaitent plutôt, contrairement à leur doctrine de libéralisme économique, empêcher le pharmacien de s’associer à un bailleur de fonds. D’où le reproche formulé par les socialistes de réserver l’exercice de la profession à des gens fortunés. C’est alors que le conseiller d’Etat chargé du Département de l’Hygiène, comme on disait alors, rappelle qu’à un moment donné, les mutualistes ont estimé que les tarifs des pharmaciens étaient un peu trop élevés et ont créé la Pharmacie Populaire. On voit bien que les démocrates, représentés par Albert Maunoir, député, conseiller national, ancien conseiller d’Etat, craignent la constitution d’officines si importantes que cinquante ou cent clients y viendront à la fois.
OFFICINE TRADITIONNELLE OU PHARMACIE MODERNE
Il est évident que la Pharmacie Principale se situe du côté des pharmacies modernes et non des officines à l’ancienne. D’ailleurs, Adrien Lachenal, radical, déclare pour contrer Albert Maunoir dans un discours où l’on sent certainement l’influence des idées de Victor de Toledo. «M. Maunoir considère, en 1926, une pharmacie comme on l’envisageait en 1850, à un moment où la profession de pharmacien était purement individuelle, presque familiale: on n’était pas pharmacien, on était apothicaire, on était l’ami de tous ses clients, on avait avec eux des relations personnelles et l’officine était moins le lieu où on vendait les remèdes que le salon quotidien des conversations amicales. C’était là l’époque calme et tranquille de la pharmacie. [...]. Nous avons à Genève entre autres la Pharmacie Populaire contre laquelle les pharmaÀ GENÈVE
Apothicaire à l’ancienne et pharmacien moderne.
43