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De la grève générale à la Société des Nations EXPANSION
à l’ancienne majorité qu’un seul siège. C’est le début de ce qu’on appellera le Gouvernement Gignoux, du nom de son président et homme fort, lequel dirigera Genève jusqu’en 1924. Les élections cantonales ont eu lieu la veille de l’armistice et la grève générale sera loin d’avoir, dans le canton, l’ampleur qu’elle recueillera dans le reste de la Suisse. Y participeront avant tout les cheminots, les tramelots et les typographes. Le commerce de détail ne sera guère touché par les manifestations ouvrières.
John Gignoux, conseiller d’Etat démocrate, homme fort du Gouvernement genevois de 1918 à 1924.
Dans les années 20, la conjoncture économique est morose, d’autant qu’il faut songer à reconvertir une bonne partie des dix mille ouvriers travaillant jusqu’alors dans le secteur de l’armement.
INSTALLATION DE LA SOCIÉTÉ DES NATIONS (SDN)
Pourtant, ce gouvernement va saisir deux opportunités qui auront une influence considérable sur le devenir de la cité. Le président américain Wilson avait tenu à créer une organisation internationale facilitant la résolution pacifique des différends entre nations. La Conférence de la Paix, tenue à Paris entre janvier et juin 1919, qui allait aboutir au traité de Versailles, adopta le Pacte de la Société des Nations, déterminant quatre organes: l’Assemblée, le Conseil, le Secrétariat et la Cour Permanente Internationale de Justice. C’est le 28 avril 1919 que la Conférence de Paris décida d’attribuer le siège de ce qui allait devenir la SDN à Genève, qui coiffait ainsi Bruxelles au poteau.
Carte postale présentant les atouts de Genève: le Mont-Blanc, le lac, les bateaux à vapeur et l’installation de la Société des Nations.
À GENÈVE
Dès le lendemain, le Gouvernement genevois placardait sur les murs de la ville une proclamation annonçant la nouvelle en soulignant que «notre ville qui passera ainsi en quelque sorte au rang de Capitale morale du Monde en retirera certainement de puissants avantages ». Les autorités rappelaient qu’un tel choix, conforme à la tradition pacifique et humanitaire de Genève, impliquait aussi des devoirs et invitait la population à se réjouir et à pavoiser. Avec l’appui du conseiller fédéral Gustave Ador, deux hommes avaient contribué à ce résultat très important
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