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EXPANSION De la grève générale à la Société des Nations
Les années qui suivirent la Première Guerre mondiale furent caractérisées par une forte inflation et du chômage. Puis vinrent les Années Folles, synonymes d’une certaine prospérité, avant que le krach de Wall Street, en octobre 1929, n’entraîne l’Europe tout entière, Suisse comprise, dans une profonde dépression ressentie dès 1931, avec une remontée du chômage d’autant plus douloureuse que les assurances sociales restaient embryonnaires.
DE LA GRÈVE GÉNÉRALE À LA SOCIÉTÉ DES NATIONS
Le 11 novembre 1918, date de l’armistice, marque dans toute l’Europe la fin de la Première Guerre mondiale. Le soulagement est général bien que la plupart des pays belligérants du centre et de l’est de l’Europe connaissent des troubles importants, voire des révolutions. La Suisse elle-même n’est pas épargnée, puisque le jour même de l’armistice, le Comité d’Olten lance un mouvement de grève générale. La situation économique est loin d’être brillante. L’inflation est galopante et le coût de la vie, calculé sur une base 100 en 1914, grimpe à 234,1 en 1918 et 255,3 en 1919. On assiste donc à une paupérisation que l’Etat, lourdement endetté, ne parvient pas à enrayer. A Genève, la population est en net recul, passant de 171’000 habitants en 1914 à 162’000 en 1925, en raison de la baisse de l’immigration. Encore ne s’agit-il pas des mêmes étrangers. Dès 1915, plus de 6’000 étrangers, souvent fortunés, ont quitté le canton pour retourner dans leur patrie, alors qu’à la fin de la guerre, on ne dénombre pas moins de 4’500 réfugiés politiques ou insoumis dans le canton. La xénophobie va trouver là un terreau favorable. Au plan politique, pour la première fois depuis 1897, la majorité radicale qui gouvernait Genève avec l’appui des socialistes est balayée par les démocrates (devenus les libéraux ultérieurement) qui font élire six conseillers d’Etat sur sept, ne laissant
À GENÈVE
A gauche, vue de la rade depuis les tours de la cathédrale, années 20. A droite, la place du Molard avec le marché aux fleurs et le kiosque vitré des tramways genevois.
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