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Pharmacie Principale contre Grande Pharmacie Economique PHARMACIE PRINCIPALE
Premier laboratoire de la Pharmacie Principale au 74-76, rue de Lausanne, en 1916.
très actifs et sérieux, ont réussi à se créer une nombreuse clientèle et certaines sources ne croient pas que la Grande Pharmacie Economique SA, créée après leur officine, puisse faire une concurrence très sensible.» Le chiffre d’affaires de la Pharmacie Principale pour 1913 est alors évalué à 570’000 francs et l’informateur estime qu’elle a dû réaliser un bénéfice «appréciable». Le souvenir de ce rude combat se perpétue dans la mémoire collective de la famille, mais d’une façon quelque peu imprécise. On se remémore la victoire finale sur la Grande Pharmacie Economique SA, prétendument attribuée à l’éviction de l’adversaire des locaux qu’il prévoyait d’occuper dans l’immeuble voisin, à la rue du Marché. Et l’on croit reconnaître dans l’hostilité de Georges Oltramare et de son journal Le Pilori à l’égard des frères de Toledo les derniers soubresauts de cette guerre économique. En réalité, tout n’est pas faux, mais rien n’est totalement exact. Les dates ne concordent pas. La lutte acharnée qui oppose la Grande Pharmacie Economique SA et la Pharmacie Principale dure de 1912 à 1918. Le Pilori est lancé en 1923. En revanche, il paraît évident que le dépôt, en 1917, d’un projet de loi sur les professions médicales par le député Brun, s’inscrit dans le combat entre pharmaciens «à l’ancienne» et pharmaciens «modernes».
Vision « améliorée » du laboratoire de fabrication de la Pharmacie Principale situé au 16, rue Rossi, dans le catalogue général de 1918.
BOYCOTT DES FABRICANTS
L’opposition aux méthodes commerciales de la Pharmacie Principale va jusqu’à l’interruption des livraisons par certains fournisseurs soumis à la pression des pharmaciens concurrents. Dans l’éditorial de leur catalogue général de 1915, les propriétaires de la Pharmacie Principale font allusion à cette guerre commerciale: «Mais le succès sans précédent de la Pharmacie Principale a éveillé la jalousie malsaine et l’envie fielleuse de tous nos ennemis qui, dès la première heure, se sont dressés devant nous en une coalition formidable contre laquelle il a fallu soutenir une lutte des plus ardentes. On sait quels procédés ignobles et anticommerciaux ont été employés contre nous et avec quelle haineuse âpreté on a voulu opposer la résistance à notre ferme volonté d’aboutir.» L’entreprise réplique à ce boycott en se lançant dans la création d’une
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