references
PHARMACIE PRINCIPALE Genève vers 1900
Les Rues-Basses demeurent le cœur commercial de Genève, comme elles l’ont toujours été depuis le Moyen-Age. Certes, les dômes, ces curieuses arcades en bois, formées d’avant-toits qui s’avançaient sur la rue et protégeaient difficilement le passant des intempéries, ont disparu, de même que les hauts-bancs, ces petites échoppes qui divisaient les Rues-Basses en trois secteurs, une allée principale et deux contre-allées. En 1890, le parcellaire médiéval subsiste toujours avec des immeubles étroits de façades, mais profonds et donnant sur des cours qui dissimulent souvent un second bâtiment. Ce n’est que progressivement que ces immeubles anciens aux fenêtres parfois en ogives feront place à des immeubles moins pittoresques, mais plus adaptés aux nécessités commerciales. Cette évolution ne va pas sans réticence de la part de certains Genevois. Ceux-ci n’avaient pas réussi à sauver la tour Maîtresse en 1862, mais ils parviendront, en 1897, à sauvegarder la tour de l’Ile, provoquant même la fondation de la première société de protection du patrimoine. Philippe Monnier, écrivain aux accents souvent passéistes, se lamente de la disparition de l’ancienne Genève et s’inquiète, vers 1900, de son américanisation (!). Certes, le principal quotidien d’informations local, la Tribune de Genève, avait été fondé par un colonel américain, mais ce dernier avait épousé la fille d’un des chefs du parti démocratique.
À GENÈVE
Gravure de la rue du Marché vue depuis la place de la Fusterie, avec les fameux dômes et les hauts-bancs disparus avant 1850.
Carte postale du pont de l’Ile avec la tour de l’Ile au début du XXe siècle.
22