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XXe AU XXIe SIÈCLE Vaches grasses et vaches maigres
VACHES GRASSES ET VACHES MAIGRES
La Suisse et Genève ont longtemps échappé aux effets les plus néfastes du ralentissement de la croissance. La vocation particulière de Genève comme ville de services a permis d’atténuer l’impact de la crise industrielle puisque le tertiaire a longtemps suppléé aux pertes d’emplois dans l’industrie. Mais, lorsque la bulle immobilière a explosé en 1989, la cité s’est retrouvée brutalement plongée dans le marasme qui prévalait en Europe et aux Etats-Unis depuis une quinzaine d’années. On avait oublié, à Genève, depuis quarante-cinq ans, la signification du terme crise économique. Dès lors, l’économie genevoise connaît un parcours en montagnes russes. Si le canton recense deux mille chômeurs à fin 1989, ils sont cinq mille au printemps 1991 et seize mille en 1993. Quant au nombre des travailleurs frontaliers, il diminue aussi sensiblement. Pendant ces années difficiles, l’Etat continue d’investir en écoles, en collèges, en bâtiments hospitaliers, puis en lignes de tramways. Il engage de nombreux fonctionnaires. En 1945, l’Etat comptait 2’737 personnes à son service et 13’454 en 1973. Vingt ans plus tard, le chiffre grimpe à 27’347, y compris les établissements médicaux et l’Hospice général. Les communes suivent la même courbe.
À GENÈVE
UNE GENÈVE ATTRACTIVE
Avec les accords sur la libre-circulation des personnes, Genève est devenue à nouveau attractive. Le nombre des frontaliers a bondi pour atteindre plus de 60’000 travailleurs en 2012. L’aéroport de Genève connaît un développement ininterrompu depuis la guerre. L’aérogare de 1949 est remplacée en 1968, le cap des cinq millions de passagers est franchi en 1985, celui des quinze millions en 2008 et, en 2009, une nouvelle transformation importante est complétée. L’immobilier, resté encalminé jusqu’en 1998, est reparti à la hausse tant le canton enregistre une pénurie de logement. Les grands travaux connaissent un boom, alors même que la construction de logements marque le pas. Malgré les besoins, on a rarement aussi peu construit depuis vingt ans qu’en 2011. En politique, Genève a vu la lente érosion tant de l’extrême-gauche que du vieux Parti radical qui fusionne, en 2011, avec son adversaire le Parti libéral. Cette situation profite aux Verts et aux socialistes, ainsi qu’aux mouvements populistes, en particulier UDC et MCG, héritier du parti Vigilant des années 60. Au niveau de la Confédération, Genève est mieux représentée depuis les élections successives de deux Genevoises au
Affiche pour l’Aéroport international de Cointrin dans les années 50.
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